Pierre With Clarendy Nathan et Chery Fabiola
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Tanpri ban m on souf

22 déc. 2020
Certains pensent qu’ils sont chanceux : ils peuvent tous les jours se rendre au boulot, ils mangent, dorment et se réveillent et remercient le Ciel de cette forme de vie. Même s’ils sont tous les jours accompagnés du spectre de l’insécurité : kidnappings, meurtres, vols, viols, etc, ils s’adaptent, dévient, dénient et récitent le dicton cher à plus d’un : « Pito nou lèd nou la ». Mais les jeunes ne le voient pas du même œil. Ils comprennent, eux, qu’ils sont pris en otage par la terreur. Ils comprennent qu’ils sont privés de leur vie, qu’on les empêche de sortir, de créer des liens, de se construire. Mais pire encore, ils comprennent que nous, la génération X qui n’avons pas d’identité, que nous avons échoué. Et ils nous flanquent notre bilan en pleine face : « Ceux-là qui se sont battus pour notre liberté nous regardent de là-haut et sont écœurés… Le pays n’a plus d’âme et les profiteurs disent tant pis ». Si les propos de Fabiola Chéry, jeune écrivaine du club JAH, et de Pierre With Clarendy Jo Nathan ne suffisent pas à nous réveiller, à nous « brase les trip », ils ont, au moins, le mérite de lever le voile sur les peurs, les angoisses, l’enfer psychologique que vivent nos jeunes haïtiens dans cette crise sociale aigueë Ils ont peur, ils étouffent, et nous lancent un appel au secours. Leurs propos crus, tranchants, militants nous démontrent qu’ils n’ont pas peur de s’engager. Et vous ?